mardi 18 décembre 2012

Anoushka Shankar - Tout est Miracle






Quel miracle !
Tout ce que je cherchais ailleurs,
tout ce vers quoi je rampais les genoux en sang, 
tout ce que je cherchais si fort au fond de tes yeux, ma Beauté,
tout cela est en moi, tout cela est moi,
parce que le je n'est rien,
parce que le Soi est tout ce que je suis.

Ô ma Belle, nous n'avons jamais été séparés,
dans un sourire ou tapi au coeur d'une larme,
d'une offense comme d'un geste d'amour, 
tout gémit, tout s'aime, tout exulte,
tout est Miracle de ta Beauté.


Merci à Cyril Mazin pour la vidéo. ;)

C'est suffisant.


Dans le Soi, le Silence, nulle pensée.

À la surface, plein de pensées, c'est le jeu naturel du mental.

On ne peut pas l'arrêter.

Mais on peut diriger l'attention vers cet espace,
cette profondeur du Soi et du Silence,
et laisser le bruit des pensées s'éloigner simplement.

C'est tout et c'est largement suffisant,
et c'est aussi simple que ça,
parce que le Silence n'est pas une denrée rare :

il est partout ;
en fait, il contient tout.

...Même l'agitation du mental !




mercredi 12 décembre 2012

MATRIX : de l'autre côté de la Matrice...


Tu peux passer de l'autre côté de la matrice.
Là, il n'y a plus de temps.
Il n'y a plus d'espace.
Tout est paisible et tout est bienvenu.
Tout resplendit de la même lumière, de la même incandescence.
Tout est vu dans sa nature, dans sa réalité la plus fondamentale.
Tout baigne dans le même Silence.
Le grand silence du Témoin magnifique.
Et le silence en deçà du Témoin lui-même.
Un Silence qui Aime et conjure toute peur.
Tout baigne dans la même Joie, la pure joie d'Etre.
Juste là, immédiatement, tu peux passer de l'autre côté de la matrice...

En vérité, tu y es déjà.


*


Le Silence est le Grand Refuge, le Royaume.
Tu es l'espace entre les choses,
tu es le silence en deçà de tout,
la lumière libre de la personne.

Le Royaume du Silence est le Royaume du Réel,

des choses telles qu'elles sont, avant et malgré nos histoires.


*


Ne fais pas du Royaume un concept, il précède tout concept, toute brique de la matrice.
Ne fais pas du Royaume un nouvel objet de désir, de distraction et de lassitude.
Le Royaume est avant et malgré toute idée, toute pensée, toute brique de la matrice.
Voilà pourquoi le silence est le plus court chemin vers lui.
Et l'amour qui surgit du silence, aussi sûrement que le vrai du faux et la lumière de l'obscurité.


*

Depuis le Royaume, la souffrance est vue pour ce qu'elle est : pure illusion d'optique née de la matrice.
En somme, elle n'est d'aucun effet, est impossible et le fruit chimérique du jeu que tu as choisi.
Quand tu formules un doute quant à la matrice, tu formules un doute quant à la réalité de la peur, de la souffrance, quant à ta propre identité et celle des autres, quant à la réalité de ce monde.
Non que rien n'existe seulement, mais rien n'existe autrement qu'en imagination dans ce monde, soufflé par le rêve d'un Royaume que tu es entièrement.
Encore que ce Royaume n'est pas un objet,
mais le Sujet pur, mais un seul Verbe :

Être. Aimer.


*

Il n'y a plus d'autre, car il n'y a pas d'entité au-delà de la personne, au-delà de la matrice.
Mais tu te reconnais dans chaque élément de la matrice, chacun est toi sans distinction.
Le corps qui exprime la matrice n'est pas moins toi que celui de ton prochain, même s'il te semble voir et goûter la matrice par ses sens.
C'est une porte qui donne d'un côté sur la matrice et de l'autre au-delà d'elle, sur le Royaume.
Mais la matrice vue depuis le Royaume est encore le Royaume, son rêve fait de Lui, et tu n'as jamais quitté le Royaume qu'en illusion, qu'en apparence.
La peur fondamentale née de la croyance en la matrice, regarde-la bien en face avec les yeux du cœur, les yeux du Royaume, et tu verras que la mort est le spectre de la Vie, la Vie éternelle :

tu verras que la peur n'est que le fantôme de l'Amour.





jeudi 29 novembre 2012

Poulenc par Poulenc

Musique en liberté, sublime et rare : le 2e mouvement du concerto pour deux pianos de Poulenc, interprété par Poulenc et Février en 1962. 

"Au milieu de l'hiver, j'ai découvert en moi un invincible été." Albert Camus


lundi 19 novembre 2012

Que faire de l'ego ?





"Que faire de l'ego ?
Rien ! Ignorez-le, laissez-le tranquille !" disait Jean Klein.
Et bien sûr, il est loin d'être le seul !
Toute entreprise visant à se libérer de l'ego ne peut que le renforcer.
Le thème de l'ego est au coeur de toute démarche spirituelle. C'est le noeud de tout cheminement intérieur, la boule dans la gorge de l'être... du moins en apparence ! Et si on changeait simplement de point de vue à son sujet ? Et si l'ego était notre meilleur point d'appui, notre meilleur allié ?
Sur ce sujet au fond universel, je poste ici un échange passé en commentaires du tout dernier billet ("Seules fabulent nos fables..."), qui sera sans doute plus visible ainsi.


Oui, mais nos "petites histoires" envahissent nos esprits et nos vies, bel et bien, et pas souvent pour le meilleur...
Laisser faire semble rarement aider à dissiper ces illusions et leurs conséquences néfastes : illusions et conséquences sont bien réelles, inutiles (l'inutile fardeau...), mais bien réelles.
Il faut donc "faire" quelque chose...et ce "faire" ne me paraît pas simple...mais pas simple du tout. La désintoxication me semble même assez ardue. 
J'ose le terme : l'ego est une drogue, une drogue dure dont l'objectif principal -enfin c'est ainsi que je le ressens pour le moment- est de nous assurer que nous sommes bien vivant, c'est l'instinct de survie dans sa forme la plus élémentaire.
L’empreinte de l'ego conditionne la forme, la structure même de nos réseaux de neurones. Cette empreinte est "câblée" en "hardware", pas étonnant qu'on ait beau savoir être dans l'illusion et malgré tout continuer à jouer les mêmes bonnes vieilles routines. 
Mais ces réseaux sont plastiques, la science l'a démontré, alors, finalement, il faut s'atteler à la tâche, tels des sculpteurs.
Je ne dis pas qu'il n'existe pas d'autres moyens, plus directs, je n'en sais rien du tout, voilà tout...

Bises,
Cyril


Cher Cyril,
on peut en effet voir l'ego comme une drogue. L'ego est l'expression du sens de la séparation, ou la croyance en un être séparé, l'identification à un corps... En ce sens, l'ego est souffrance, et la souffrance est la seule drogue dont la fonction... est d'apprendre à s'en passer ! ;)
Perçu depuis l'Eveil, l'ego n'existe pas vraiment, pas plus que la souffrance. Tout cela fait partie du rêve, ok. Mais celui-ci semble éminemment réel, solide et indubitable du point de vue de l'ego ! Quoi de plus difficile dans une situation douloureuse, ou face à un épineux problème, partant de son point de vue, que de se convaincre que tout cela n'est qu'apparence ?
Même si c'est vrai, c'est totalement faux pour l'ego et simplement IMPOSSIBLE à concevoir. (et entre nous, tant mieux ! ce serait ajouter une béquille conceptuelle de plus, une croyance de plus, une illusion de plus...) Ah, ça nous fait une belle jambe, hein ? ;)
Réaliser notre impuissance totale à ce sujet est en fait indispensable. Comme le dit abruptement Tony Parsons : il n'y a AUCUN espoir pour le personnage, pour la petite personne... et la liberté se situe de l'autre côté du désespoir, ou juste en deçà. Le paradoxe est que la Porte du Royaume ne s'ouvre qu'avec cette clé : réaliser notre absolue impuissance en tant que personne (persona, le masque !) permet de tomber le masque, rendre les armes... abdiquer en faveur de l'Etre, se soumettre au Réel... Cesser de prétendre pouvoir contrôler quoi que ce soit est paradoxalement le gage de notre liberté absolue en tant qu'Etre, et c'est en ce sens que nous n'avons rien à faire. Que nous pensions faire ou contrôler quoi que ce soit ne change rien à l'affaire, cela ajoute en surface plus ou moins d'illusion et de souffrance, mais nous ne contrôlons et ne faisons rien en réalité, car il n'y a rien à faire ou contrôler : la Vie, le Réel, l'Etre, appelons ça comme on veut, s'en charge parfaitement bien ! "Moi" n'est que le fardeau surimposé sur ce qui se produit parfaitement sans "moi" : l'admirable et fascinant fonctionnement de l'organisme, les battements de notre coeur, le va-et-vient de la respiration, et bien sûr des pensées... des émotions... des désirs et des choix mêmes pour que nous prenons pour "nôtres". De toute façon, des décisions sont prises, pour répondre d'une façon juste, et l'instinct de survie prévu par l'Etre (que nous sommes) est une excellente chose ! Le problème surgit quand nous pensons qu'il s'agit de NOTRE survie. On ne protège qu'un nom, une forme, qui a le droit d'aller au bout de son expression, comme un chant... mais la musique que nous sommes n'a pas à être protégée ! Ce qui fonde nos forces échappe à l'effondrement.

Sans jeu du mental, sans crispation sur ce jeu du je, une réponse juste à un apparent problème, une situation, est donnée, sans commentaire inutile, sans histoire autour, sans plainte ni regret, sans crainte ni anticipation. Inutile d'en rajouter.
A partir de là, percevoir qu'il y a quoi que ce soit à faire pour Etre est encore un tour de passe-passe du mental. Même si les enseignants des voies dites progressives laissent à leurs élèves accepter cette idée, ils reconnaissent volontiers qu'on progresse dans la voie du mensonge (laisser l'ego croire qu'il peut faire quoi que ce soit pour se libérer... de lui-même ! ^^) jusqu'à être en mesure d'entendre la vérité. (c'est ABSOLUMENT sans issue pour l'ego.) Il est également possible de choisir une voie plus abrupte, plus directe, insistant sans cesse sur l'immédiateté du Réel. Pourquoi le remettre à plus tard ? Parce que l'ego ne veut pas lâcher. Mais il ne lâchera jamais. Et ça tombe bien, il n'a pas à le faire. Car il n'y a jamais eu d'ego, d'entité solide "moi", juste une pensée après une autre, toutes conditionnées depuis l'enfance, mais qui n'ont pas plus de réalité que des nuages dans le ciel ! Cela ne change en rien le ciel de l'Etre : ce que tu ne peux pas ne pas être, le flux de la Vie même. Les pensées ont et auront toujours le droit de surgir, et la possibilité de voir que nous ne sommes pas tenus de les suivre est toujours présente. En vérité, elle n'est pas qu'une possibilité : en profondeur, l'Etre n'a jamais suivi la moindre pensée mais accueille tout ce qui surgit spontanément. Transcendant le temps, l'espace et la causalité, la profondeur de l'Etre échappe aux jeux de masques de nos personnages, sans en être jamais séparée. Car ces jeux font eux-mêmes partie de ce flux produit par l'Etre ! Laissons l'ego, le personnage à ses jeux d'enfants ! Enjoy it ! Le comble de l'ego serait de le prendre trop au sérieux. Eckhart Tolle dit à ce sujet : "ne faites pas de l'ego une affaire personnelle." ;)
Be happy ! L'ego n'est pas séparé de l'Etre, la surface n'est pas séparée de la profondeur, de la Paix toujours présente, de la Joie sans objet, donc sans contraire, du Silence en deçà de ces mots, et vers lequel ils ne cessent de pointer. ;)
Il y aurait une infinité de façons de pointer vers "cela" qui Est, AVANT l'ego, MALGRE l'ego... Ce soir, je l'exprime d'une façon, demain ce serait d'une autre.
Et je suis désolé pour le retard à répondre à ton précieux commentaire.
Bien à toi !
Des bises
Rodolphe

Tableau de Christine Bouzou 

mercredi 24 octobre 2012

Seules fabulent nos fables...



"La vérité est un pays sans chemin", écrivait Krishnamurti.

Tous les chemins mènent ici, à ce point, juste là,
cet espace de l'être où toutes les croyances cèdent la place à l'évidence du réel.
Là réside l'amour vrai.

Tous les chemins mènent à ce qui est déjà là.

Au fond, tous les chemins nous prennent par la peau du cou comme un chaton et nous ramènent très exactement ici, au réel que nous n'avons jamais quitté autrement qu'en rêve.

C'est cela l'Eveil, malgré toutes les confusions qu'engendre ce terme.

Immobile et parfait, le Réel ne bouge pas ; seules nos petites histoires se déplacent en lui.

Seules fabulent nos fables au cœur de l'ineffable.







mardi 16 octobre 2012

Ce qui aime EST ce qui est aimé


"Vous pouvez l'emmener avec vous." Nisargadatta

Elle est toujours la même sous des noms, sous des yeux différents.
Elle est plus intime que moi-même, Celle que j'Aime.

On croit toujours aimer une personne
et on aime la Source qui aime et rayonne
malgré la personne.

La Source de celle qui est aimée et de celle qui aime est la même ;
il n'y a pas deux Sources.

En amour comme ailleurs,
la personne est un léger voile entre la Source... et la Source.

C'est toujours un rêve, un masque, une personne différente
que tu aimes,
que tu croises,
ou que tu vois dans ton miroir le matin,

...mais c'est toujours le même Être,
toujours le même Amour.

*

Indicible Secret, indicible Amour...


Pourquoi se lamenter que notre langage soit duel et naturellement impuissant à dire l'indicible ?

Sans parvenir à le dire, il cible l'indicible et c'est là sa Beauté.
Le malheur ne se pointe que lorsque le mot est mis en cage, la vérité brandie en étendard et aussitôt assassinée. Mais le langage est beau de ses limites en forme d'ouverture.

Comme chacune de ces phrases, toute personne, toute vérité, toute expression est relative et ouverte.

Déplorer l'impuissance du langage, c'est pleurer après le monde entier et la manifestation toute entière !

La dualité pleinement comprise est une dualité pleinement célébrée.
Car seul le Deux peut pointer vers le Un.

Le Un ne peut pointer vers lui-même, ne peut s'étreindre lui-même.
Pour s'étreindre il faut être Deux.
Ou plus exactement, il faut être Deux en Un,
Un déguisé en Deux.

Seule la dualité est invitation, appel de la Source.
Seule la dualité permet l'amour, l'étreinte et la compréhension.

La dualité n'est jamais qu'apparente, mais indispensable à l'étreinte, à l'amour.

"L'amour est le sens et le but de la dualité." Nisargadatta

*

La Vie est une totale chute libre vers soi-même.
Là où on pensait se trouver soi-même, on ne trouve personne.

L'Amour est une totale chute libre vers l'autre.
Là où on pensait trouver l'autre, on se trouve soi-même.



Tableau de Christine Morency.



mardi 9 octobre 2012

Rien ne nous est étranger




Songe un instant que rien n'est séparé en ce monde, en dépit des apparences, même et surtout dans ton mental qui tranche, découpe, divise, limite, éloigne, arrache.

Songe un instant que tout est UN, déguisé en multiple, infiniment grimé en tout masque, en tout motif, en toute vague, en toute forme.

Songe que nul n'échappe à l'unité du Réel autrement qu'en imagination, et songe que cette imagination elle-même n'est aucunement retranchée de tout ce qui est.

Et si ça pique, songes-y vraiment.
Et si ça brûle, vois les refus, les objections, les "ce n'est pas si simple" un à un se lever en toi.

Et songe que ces refus eux-mêmes ne sont jamais séparés du reste, jamais exilés du tout, UN avec tout le reste.

Que reste-t-il alors sinon un OUI sans limites ?

Et songe que cette brûlure est aussi ce qui brûle en toi, ce que tu es vraiment : ce grand feu de l'Etre qui tout consume.

Que reste-t-il alors sinon la liberté absolue, tant désirée ?

Tu es la liberté du Feu.

vendredi 5 octobre 2012

La Vie sans 'moi'

En guise de mots d'amour à d'autres moi-même...

Ça ne marchera jamais que si tu t'oublies.
La Vie se vit sans 'moi' !
La Vie sait parfaitement ce qu'elle fait.
Alors, who cares ? Qui s'en soucie ?


Nul besoin d'une notion de "moi", d'un individu pour s'approprier la Vie et la cloisonner.
La prison du "je" est un jeu. Vois-le simplement comme tel !

Rien ne t'est étranger.

C'est toujours en toi-même que tu marches.

C'est toujours Toi déguisé en quelqu'un ou quelque chose,
et tu es toujours la Vie en deçà de ses masques.

Chemine ardemment vers l'Eveil mais prends garde à ne pas t'emprisonner dans l'idée d'un Eveil à obtenir, d'un état à conquérir comme un objet, d'un but à atteindre qui ne soit déjà présent.
L'Eveil est simplement la vraie nature de l'Esprit, elle n'est pas à trouver, elle est déjà là.
Il s'agit juste de le voir et de s'y établir sciemment.

Tout ce qui importe au fond, est simplement de parvenir à consentir que tout est déjà accueilli au centre, dans la profondeur.
Tout est déjà accueilli, accepté, consumé dans le même mouvement, simplement parce que c'est.

Tu penses être le personnage en quête de cela, et tu es simplement cela en amour avec le personnage.



mardi 2 octobre 2012

Nisargadatta (1897-1981) - Perles d'Eveil...


La Source parle,
déguisée en Nisargadatta,
déguisée en Jeff Foster,
déguisée en vous, en moi
... ;)


Rien ne peut vous rendre libre car vous ÊTES libre. 
Voyez-vous vous-même dans une clarté sans désir, c'est tout. 

Le JE SUIS est une certitude. 

Le JE SUIS CECI n'en est pas une. 


Cette lumière par laquelle vous voyez le monde est cette minuscule étincelle : "Je suis", si petite en apparence et qui est, cependant, au tout début et à la fin ultime de tout acte de connaissance et d'amour.


L'univers objectif est constamment en mouvement, projetant et dissolvant d'innombrables formes. Dès l'instant où une forme est animée par la vie, la conscience apparaît par réflexion de la présence dans la matière. 



-C'est comme de se tenir entre deux miroirs et de s'étonner de la foule !
-Vous avez raison, vous seul existez, et le double miroir. Entre eux deux vos noms et formes sont innombrables. 

Vous êtes la possibilité infinie, l'inépuisable possibilité. Puisque vous existez, tout peut exister.

L'amour est le sens et le but de la dualité.

La conscience qui est en vous 
et la conscience qui est en moi, 
deux en apparence, une en réalité, 
recherchent l'unité et ceci est l'amour. 


Nisargadatta


L'amour est la reconnaissance qu'en tant que conscience, 

je suis ce que tu es, tu es ce que je suis. 

En écho, Jeff Foster



lundi 1 octobre 2012

Envol en forme d'Eveil... et réciproquement.




et c'est l'Envol d'un instant suspendu...
et c'est l'Amour qui tout consume...
et c'est l'Amour du Réel.

A comparer avec cette autre version... (faites votre choix ! ^^)



Merci à Cyril Mazin et Alice Benveniste pour les liens. ;)


mercredi 26 septembre 2012

Ne prenez rien au pied de l'Etre


Quand il est dit, par exemple, que "la conscience n'est pas localisée", que  "votre corps est l'univers", ou que "vous n'êtes pas l'agissant", cela ne fait pas forcément tilt tout de suite. Quoi qu'il en soit, ne prenez rien au pied... de l'Etre.

Toute parole de sagesse peut à un moment ou un autre sembler obscure, paradoxale ou trop abstraite. Et même si toutes sont rigoureusement exactes, si certaines vérités ne vous parlent pas et ne trouvent dans l'immédiat aucun écho en vous, prenez-en simplement note... et oubliez !

Quand un élève d'Arnaud Desjardins, auquel ce dernier venait de prendre la peine de fournir une réponse extrêmement développée et détaillée au problème qui le préoccupait, lui demanda : "Et... et qu'est-ce que je fais maintenant ?", Daniel Morin répondit aussitôt : "Maintenant ? Tu tires la chasse !"

Toute vérité ne fait que pointer vers le Réel, vers ce que vous êtes déjà, de la même façon que "la Beauté est la splendeur du Vrai", comme disait l'ami Platon.

Il n'y a que dans l'ouverture à ce qui est, par la reconnaissance que rien ne nous est étranger, que vous ressentirez profondément la raison de telles assertions et leur réalité, leur évidence même.

Une évidence qui n'a rien d'une croyance et ne peut être ni pensée ni atteinte, puisqu'elle est en deçà des superpositions du mental, et que vous y êtes déjà.

Il s'agit simplement de ressentir que tout ce qui apparaît, y compris toutes les productions de l'ego, - le vôtre et celui des autres, qui ne sont pas moins vous... -, est déjà accueilli dans cette ouverture que vous êtes en vérité.

Accueilli, vu, aimé et consumé dans le même mouvement, exhalé dans un seul geste d'amour comme une miraculeuse bouffée de fumée.

Tout est vagues et volutes, et vous êtes cette présence intemporelle, cet œil unique qui prend infiniment conscience de cela, en est librement et désespérément amoureux et jouit sans entrave de cet amour inconditionnel pour son exhalaison, son tour de passe-passe d'une beauté sans bornes, contenant simultanément, ici et maintenant, les infinies potentialités de beauté et d'incandescente liberté.

Le trésor sur lequel vous êtes assis est véritablement le trésor absolu, et vos rêves les plus fous ne seront jamais que paille en regard de votre trésor, de votre Royaume !

"Be happy !" Vous n'êtes pas un moi séparé, vous êtes la Vie, et la Vie sait parfaitement ce qu'elle fait... alors, "who cares" ?

Vous êtes la Vie, vous êtes sublime, vous êtes absolue Beauté.
Vous êtes la Vie, vous êtes libre, vous êtes toute Liberté.

L'état de nature n'est pas à retrouver, il s'agit simplement d'en prendre conscience.

L'Eveil n'est pas un état à obtenir, caché quelque part.
L'Eveil est le Royaume et le Royaume est tout ce qui est.
L'Eveil est la prise de conscience qu'il n'y a jamais eu qu'Eveil.

L'Eveil, c'est la Vie sans "vous", c'est la Vie sans "moi".

C'est la Vie sans ce déguisement magnifique et trompeur, ce travestissement sublime et dérisoire de l'ego, de l'Etre infiniment libre, apparemment englué dans le nom et la forme, et cette auto-hypnose de la séparation.

C'est la Vie, libérée de cette réduction à un corps, un visage, un nom, qui ne sont que le centre temporaire de ce que vous êtes, provisoire tour d'observation et d'expression au coeur de votre liberté.

A jamais insoumise au temps, à l'espace ou la causalité, bulles de rêve, bulles de conscience amoureuse que vous soufflez sans cesse avec la même joie enfantine... juste derrière le masque de la petite personne.

Alors, tout s'éclaire. La parole, la sentence, l'aphorisme autrefois obscur est soudain limpide, transparent, pur reflet de ce qui est, de la splendeur du réel, en deçà de tout préjugé, de toute croyance, de toute théorie, de toute histoire...

"Et maintenant ? Tu tires la chasse !" ;-)



mercredi 19 septembre 2012

La Grande Fable de l'Ineffable





Sur le terrain spirituel, les coups de gueule des enseignants, passeurs et autres amis spirituels sont parfois salutaires. A choisir, je les préfère tournés vers les limites de la voie que l'on dispense soi-même.

Toutes les voix et voies authentiques peuvent bien chanter d'apparentes vérités contradictoires ; elles pointent toujours vers le même Silence. Quand le sage montre la lune, on a pourtant souvent tendance à trop regarder le doigt... Et à le trouver trop court, trop long, trop clair ou trop sombre, trop ceci ou cela... quand il ne fait que pointer !

Que certains ressentent ou non ce Silence ou cette Lumière comme une "Joie sans objet" (Jean Klein), une "Paix toujours présente" (Desjardins), le Vide du Tao ou du Chan, le Nirvana bouddhiste ou l'Etre Conscience Béatitude du Vedanta... il ne s'agit toujours que de points de vue fragmentaires et personnels, de fables pointant vers l'ineffable impersonnel.

Et tous ces points de vue participent à cette grande fable de l'ineffable écrite à une seule voix, en dépit des apparences et malgré cette incandescente pluralité.


S'attarder sur les mérites ou limites de telle ou telle forme pointant vers le sans-forme, de telle ou telle vague pointant vers l'océan me semble assez vain et dérisoire.

C'est un peu comme si en musique on nous demandait de choisir entre Mozart et les Beatles, Bach ou Daft Punk. Moi je prends tout. On n'est pas obligé de choisir et l'ouverture sur d'autres fables est toujours un signe d'ouverture sur l'Ineffable.

On n'est pas obligé de choisir entre voie progressive et voie directe.

On n'est même pas obligé de choisir entre ego et Eveil. ;)

On a fatalement ses préférences, mais on n'est certainement pas obligé de choisir...

...entre les partisans actuels de l'approche directe la plus radicale, tels Tony Parsons, Karl Renz ou Jeff Foster, qui insistent tellement, et de façon si convaincante, sur le fait que toute situation est déjà accueillie, juste sous le plancher du moi psychologique...

...et une voie zen, ou l'adhyatma yoga façon Prajnanpad / Desjardins ou l'advaïta sauce Klein / Lucille, ou encore Douglas Harding (à relire peut-être : Les religions du monde, Ed. Accarias, fabuleux opus réconciliateur !), qui ont aussi insisté sur la purification nécessaire du mental afin de pouvoir VIVRE cela dans l'ouverture que nous sommes, et non plus l'appréhender intellectuellement comme une connaissance de seconde main.

Bien que tout coup de gueule ait sa place (comme tout a sa place !), pourquoi continuer à se fixer / figer encore sur ce qui sépare telle ou telle sagesse ? Il y a tant à jouir et se réjouir de ce qui les réunit !

Chaque voie, chaque voix qui chante l'Eveil est une fable pointant vers l'Ineffable.

Aucune n'est réelle, toutes pointent vers le Réel.
Aucune n'est vraie, toutes pointent vers la Vérité.
Aucune n'est aimable, toutes pointent vers l'Amour qui seul Est.

"Beaucoup de salut hors d'Hauteville" nous rappelait souvent, à Hauteville, Arnaud Desjardins, qui visait avant toute autre priorité le dialogue entre toutes les voies, laïques ou religieuses, dans la quiétude qu'apporte la véritable compréhension mutuelle, au-delà des apparents clivages de surface.

Et de cette compréhension naît naturellement l'amour.

A quoi d'autre peut bien servir l'exercice de la sagesse ?

Comme l'écrivait un ami cher, le poète Rodolphe Bléger, "la paix du monde est une fable, la paix du monde est une fable, la paix du monde est une fable... la Paix du Monde est ineffable."

lundi 17 septembre 2012

Toutes vagues passantes


Tout est vagues, et toutes vagues passantes.

Parfois, en tant que vague, nous restons fascinés par le spectacle d'une autre vague ; par sa lumière, ses couleurs, son mouvement, par tout ce qui se fait en elle l'écho sublime du grand océan.

Parfois, une vague se reconnaît en l'autre en tant que grand océan, et l'amour naît.

Parfois, une vague se reconnaît elle-même comme le grand océan, et il n'y a plus alors ni soi ni d'autre : tout est perçu comme le grand océan.

Alors, la séparation cesse ; alors la souffrance cesse : chaque vague est perçue depuis le grand océan que nous sommes, pas depuis la petite vague passante.

Et chaque vague est merveilleusement à sa place ;
et toutes chantent, en passant,
la non-peur, l'amour, la joie pure du grand océan.



A Divine Love Affair



vendredi 14 septembre 2012

Musique au bord du Silence


Il y a des musiques qui semblent pointer directement vers l'Eveil.

Non qu'elles soient plus "spirituelles" ou "profondes" que d'autres, elles ne le seront jamais plus que le miaulement d'un chat, le chant d'un oiseau ou celui d'un marteau-piqueur... ;)

Mais elles naissent d'un sentiment d'ouverture puissant, qu'elles semblent pouvoir transmettre à l'auditeur.

Ces musiques au bord du Silence peuvent être calmes ou très enlevées, mais toutes chantent cette "lumière libre de la personne" dont parlait si bien Jean Klein.

Dans un flux régulier d'énergie rayonnante, elles nous parlent de la Source sans carotte pour le mental, sans confusion possible pour l'intellect. En d'autres termes, elles commencent là où les mots deviennent impuissants.

C'est dans cette direction que Philip Glass (cf. Echorus un peu plus bas), Arvo Pärt, Wim Mertens, Johann Johannsson ou Max Richter oeuvrent à leur façon, pour ne citer qu'eux.
C'est dans cette direction que je tente également de pointer.

Pour ce tout récent projet, la vénérable Deutsche Grammophon a proposé à quatre musiciens contemporains de revisiter à leur façon d'incontournables classiques. Un certain Max Richter a hérité de quatre indissociables concertos d'un certain Vivaldi.

Bien sûr, Vivaldi restera toujours Vivaldi... mais d'une certaine façon, j'avais toujours rêvé de les entendre AINSI. La fusion des deux langages est particulièrement délicate et fructueuse... transcendante.

A écouter aussi en parallèle : le sublime deuxième concerto pour violon de Glass, qui ne revisite pas Vivaldi mais reste construit autour des quatre saisons...




lundi 10 septembre 2012

L'Incendie d'Amour


Il n'y a jamais rien eu à ôter ou ajouter à cet instant pour que celui-ci soit parfait et complet.

L'univers entier est une trace de toi. Un écho de ta Beauté, depuis toujours et pour l'éternité.

La liberté qui sourd de tes yeux, la flamme qui y danse n'a d'autres limites que celles que tu lui accordes.

Laisse simplement la Vie te brûler ; laisse ce qui est consumer entièrement ce qui n'est pas, la résistance à ce qui est. 

Laisse ce feu dévoiler ton absolue liberté.










mercredi 15 août 2012

Comme un bouchon de liège...




Il s'agit, dit-on sans doute avec raison, de se centrer, de s'ancrer pour se pacifier. De déplacer peu à peu le centre de gravité de la conscience, de la surface à la profondeur, de la vague à l'océan, du film à l'écran, de l'ego à l'absence de moi, à l'Etre.

C'est bien beau, ça ! Mais longtemps, tu auras l'impression d'être comme un bouchon de liège. Et de remonter à la surface d'un seul coup, aussitôt calé dans la profondeur.

Les ancres seront d'abord inexistantes. Puis elles ne résisteront pas. Puis elles résisteront mieux...
Enfin, tu n'en pourras plus de lutter et lutter encore pour rester dans la profondeur !

Alors, en renonçant, totalement vidé, épuisé, exsangue, tu verras que tu n'as plus besoin d'ancre... Et pire ! Tu réaliseras, consterné d'émerveillement, que tu n'avais jamais eu besoin d'ancre !

S'ancrer, se centrer n'était nécessaire que tant que tu croyais à l'histoire, à l'existence de la surface et à celle de la profondeur. A l'existence, à l'histoire d'un personnage à centrer, à ancrer.

Mais il n'y a qu'une profondeur sans surface. Ou une surface sans profondeur.

La souffrance apparente est le leurre avec lequel tu te pêches toi-même dans le rêve de la surface.
Le leurre, c'est de vouloir la profondeur sans quitter la surface, sans renoncer à la souffrance. Ça ne marche pas terrible.

Pourtant, dans tous les cas, tu ne peux jamais quitter ce que tu es. Quand l'ego est vu pour ce qu'il est, une simple pensée « moi », il disparaît. Seul un fantôme tentait de quitter la surface et de s'ancrer en profondeur. Seul un fantôme croyait être en liège et souffrait en surface, et se débattait de toutes ses forces pour ne pas se noyer, pour ne pas atteindre les profondeurs.

Tu es la profondeur que tu n'avais jamais pu quitter autrement qu'en rêve.

Tu ne peux pas ne pas être ce que tu es. Ce que tu es vraiment, tu ne peux simplement pas ne pas l'être. Et c'est parfait. C'est aussi simple que ça, et de tout temps complet.
Rien à obtenir, rien à ajouter, juste à perdre l'idée que tu puisses être autrement, plus tard, ailleurs. Voilà pourquoi la voie directe est quasiment toujours une voie progressive. Et pourquoi la voie progressive est toujours une voie directe.

Celui qui quitte la caverne pour la lumière, celui qui renonce à la surface, à la tourmente, à l'obscurité, s'aperçoit qu'il n'avait jamais quitté la lumière, la paix des profondeurs.

Et qu'il n'y avait jamais rien eu à craindre, parce que le temps n'a jamais existé qu'au sein du rêve.
Ce temps irréel est un temps pour toi nécessaire, exactement nécessaire, au grain de sable près. Un temps sur mesure, le temps de l'expérience du rêve.

Tony Parsons - Sur l'absence


Activez les sous-titres en français.
Extrait du long-métrage Who's driving the dreambus ?
Avec, entre autres, Tony Parsons et Jeff Foster.

lundi 13 août 2012

D'yeux





Il y a toujours pensée en surface et regard en profondeur.
À qui appartient ce regard ? De qui est-ce le regard ?
Envisagez qu'il puisse s'agir du regard de personne. 
Simplement le Regard.




jeudi 9 août 2012

Rodolphe Massé - Le simple silence d'exister




Il s'agit simplement de revenir à l'évidence absolue de ce que nous sommes.

Nous arrivons à ce moment de l'humanité où il devient possible de montrer et partager sans fard, sans détour dogmatique, religieux ou philosophique, sans complexes ni piédestal inutile, cette évidence absolue de l'Etre et de l'Eveil.

Non pas comme quelque chose d'inaccessible, mais comme quelque chose de tellement près de nous, de plus près de nous que nous-même, tellement près qu'on ne peut pas le voir, juste le vivre dans l'ouverture.

Cette ouverture que nous sommes.
Qui est en fait notre intimité absolue, notre évidence absolue.

Ton pire ennemi n'est pas toi-même, juste une définition faussée de toi-même.

C'est ta croyance au Père Noël, que celui-ci s'appelle Dieu, Ego ou désespoir.

Que celui-ci porte le masque de ton parti, de ton église, de tes convictions.

Que celui-ci porte l'étiquette Moi d'abord ou bien A quoi bon.

Il ne s'agit que de sans cesse revenir à cette évidence de l'Etre dans laquelle nous baignons de tout temps.

Comment ?
En se demandant simplement quel est ce « je » auquel nous nous identifions
et qui semble si limité.

Est-il réel ?
Y a-t-il vraiment un « je » ici, en « moi » ?
Y a-t-il vraiment quelqu'un derrière ce nom et ce prénom auxquels je m'identifie,
passé la sensation d'exister ?

Suis-je vraiment ce corps auquel je m'identifie ?
Ou bien ce qui prend conscience de ce corps que je revendique, de ceux des autres que je ne revendique pas et qui par conséquent m'attirent, me repoussent ou m'indiffèrent.

Je suis ce qui prend conscience de tout cela, ce qui précède tout concept, toute notion d'identité.
Je suis ce qui précède le corps et l'esprit.

Je ne suis en aucune manière retranché du flux de la Vie même.

Je suis le flux de la Vie même,
et ce qui prend conscience de ce flux.

Je suis ce qui précède ce nom et prénom accolés à un corps, un visage, sur une carte d'identité.

Je suis le flux conscient de la Vie même
et le silence qui le précède,
qui le suit,
qui demeure en lui.

Si je réalise l'évidence que je suis ce silence et le flux qu'il chante,
si je réalise que je suis le silence et le chant du silence,
alors il est vu qu'il n'y a personne ici.

Alors il est vu que toute chose, tout objet, toute entité est un concept, une fiction, une vue de l'esprit.
Un miraculeux reflet du Silence que je suis.

Alors il n'y a plus rien et il n'y a plus personne !
Il n' y a aucune entité.
Il n'y a que ce chant silencieux, la Vie que Je Suis, qui s'exprime dans son infinie diversité,
à travers une infinité de corps, d'objets, d'événements, de phénomènes,
de pensées, d'émotions, de sensations.

Qui ne sont nullement séparées et forment le tout de la Vie,
qui ne sont « découpées » que par commodité, via le langage,
pour pouvoir en parler, pour pouvoir jouer avec, se reconnaître en elles.
Pas pour s'y enfermer.

Même s'il est toujours autorisé d'être hypnotisé, charmé, envoûté par le chant.
Même s'il est toujours autorisé d'être enchanté par le chant du Silence.

Même s'il est toujours autorisé d'y croire tellement, de le prendre tellement à coeur, tellement au sérieux,
que le Silence que tu es semble momentanément oublié, perdu de vue.

Tu n'es pas seulement le corps mais la Vie même,
le Tout de la Vie
et le Rien qui le précède et l'enfante,
cet éternel chant du silence.

Et ce corps est juste au centre apparent de la Vie même, au centre d'Eden, au coeur du Royaume de l'Etre.

Il s'agit simplement de toujours revenir à cette évidence absolue qui efface cette superstition si communément partagée, cette croyance si communément admise
que nous sommes le corps, que nous sommes l'ego, une entité séparée et vulnérable.
Et qu'il y a d'un côté le monde contre, de l'autre, ce corps mortel et périssable.
Comment ne pas avoir peur dans ce cas ? Comment ne pas être transi de peur ?

Et comment l'angoisse d'exister pourrait-elle demeurer quand il est vu que nous ne sommes ni le corps,  ni l'esprit ? Quand il est vu que nous ne sommes ni nos pensées, nos émotions, nos sensations, bien qu'elles aient toutes le droit de surgir. Toutes bienvenues, toutes autorisées.

Sans personne pour s'y identifier, pour se réduire à elles, toute pensée, toute émotion, toute sensation a parfaitement sa place dans ce corps et cet esprit.

Laisse ta peur libre, laisse ta colère libre et elle te laisse libre. Fais-lui la cour ou pourchasse-la, l'effet est le même : elle te possède, elle t'enchaîne.

Tout ce qui survient dans le corps est toujours une invitation à se reconnaître
en tant que Source de tout ce qui est.
En tant que Source paisible et silencieuse du Chant.
En tant que rien d'où tout surgit, en tant que flux de la Vie elle-même, qui savoure sa propre liberté de s'exprimer d'une infinie façon, à travers toutes les formes qui apparaissent.

Qu'il s'agisse d'apparentes personnes,
d'apparentes pensées,
d'apparentes émotions ou sensations,
toutes émanent du Silence,
délicieusement singulières dans leur infinie diversité.

Toutes sont Notre Visage,
et toutes pointent vers la même Source.

Vers la même Paix,
la même Joie sans objet,
vers le même Amour inconditionnel.

Vers le simple fait d'exister.

Le simple silence d'exister.


mercredi 8 août 2012




Crois-tu ainsi qu'un jour tu pourrais ne plus voir le soleil se coucher sur la mer, jeter ses derniers feux, ses premiers feux sur les ardoises des toits ? 

Tu Es le Regard. 
Tu n'es pas le regard de quelqu'un, simplement le Regard. 

Il n'y a jamais eu que cet instant, cet unique instant, cet éternel et si précieux, si admirable instant.
Où seraient donc les autres ?

lundi 9 juillet 2012

RadioTV Silence !



Trop de bruit en toi ? 
Branche-toi sur RadioTVSilence, la chaîne paisible de ta Vérité, animée par la Conscience absolue !
Accessible partout 24h/24, aucune box ni branchement n'est nécessaire. 
Hotline inutile : garantie sans bug ni pubs, et sans interruption en cas de chaos généralisé. 
Abonnement illimité gratuit offert pour l'éternité. 
Programmes d'Amour et de Joie purs diffusés en continu.

Alan Moore


Dans chaque âme brûle un astre unique, 
dont l'éclat est celui de l'humanité entière.

vendredi 6 juillet 2012

L'Eveil, maintenant !



Tu n'y arrives jamais depuis la pensée. 
Pars toujours de la conscience, 
de ce trou en toi, de cette vacance en toi, 
de cette absence. 
Et même 'en toi' est de trop. 

Tu te rends compte très vite que cette absence est toi. 
Que cette absence de toi révèle cette ultime présence. 
Est ultime présence. 
Cet accueil. 
Cette ouverture, totale, absolue, qui naît de l'absence.

Dans cette absence, 
tu vois que la fenêtre est toi déguisé en fenêtre, 
tu vois que le chat est toi déguisé en chat, 
tu vois que tout ce que tu vois est toi 
déguisé en cette multitude d'objets, 
dans un flux unique, 
dans une totale continuité. 

Dès que c'est identifié par les mots, c'est étiqueté, c'est séparé, 
et bien souvent c'est évalué. 
Mais c'est uniquement le langage et la pensée qui font cela. 
C'est uniquement ajouté sur ce qui est, surimposé. 

En deçà de cette couche très superficielle, 
de cette surface des mots et du langage, 
de ce vernis du monde, 
du rêve du monde, 
duel, fait d'opposés, 
en deçà, il y a toute cette profondeur de l'être, 
ce miracle de l'absence d'étiquetage, 
donc de l'absence d'ego. 

Tu n'es plus ce corps auquel tu t'es identifié si souvent. 
En fin de compte, tu réalises que ce que tu étais profondément 
ne s'est jamais identifié à quoi que ce soit 
et ne pourra jamais s'identifier à quoi que ce soit. 
Que le chercheur est le cherché.

L'identification, la recherche, la souffrance apparente, 
tout cela n'était, n'a jamais été 
qu'un jeu en surface, 
juste à la surface de l'être, 
sans aucune conséquence possible, réelle. 

Toute la souffrance du monde demeure sans conséquence aucune 
sur l'être profond, 
sur le flux réel de la Vie, 
sur le flux du réel conscient, 
qui échappe totalement à l'espace, au temps, à la causalité, 
à l'étiquetage des pensées, à la séparation. 

Il ne peut y avoir le Soi d'un côté et le non-Soi de l'autre, 
sinon le Soi est encore un objet, 
et « on prend les enfants du bon moi pour des non-moi sauvages », 
comme disait Stephen Jourdain !

Reste juste dans ce qui est, 
dans le réel. 
Dans ce merveilleux, 
cet insondable silence de ce qui est. 

Et d'où toutes les musiques surgissent alors 
librement, 
dans un miracle perpétuel. 

Sans que jamais ce silence ne soit affecté par la musique, 
par le bruit, 
par l'apparent bruit qui est lui-même musique. 

Alors la musique de Mozart est génialement Mozart, 
et la musique du marteau-piqueur est génialement marteau-piqueur. 
Le marteau-piqueur, évalué comme un morceau de Mozart, n'est pas forcément réussi... mais pour un morceau de marteau-piqueur, c'est parfaitement réussi ! 
De même pour toute émotion, pour toute pensée, 
pour tout ce qui apparaît dans le flux de la conscience. 
Tout est toujours parfaitement à sa place, 
parce que ce n'est jamais qu'un élément de la danse, 
un aspect de la danse du Soi. 
Une vague parmi les vagues.

Reste fermement ancré dans la conscience, 
dans le réel, 
dans ce que tu es vraiment, 
une fois que tu en as eu ne serait-ce qu'un seul aperçu. 
Mais rester ancré ne peut être le fruit d'un effort. 

C'est le fruit d'un total relâchement, 
d'une absence totale d'effort, 
puisque c'est plus près de toi que ce que tu es, 
plus près de toi que le chat que tu caresses, 
plus près de toi que ton propre souffle, 
plus près de toi que ton propre corps. 

Ton corps est encore un objet. 
Ton souffle est encore un objet. 
Ce que tu es n'est pas un objet. 

Ce que tu es est cette absence d'objet, 
donc cette absence totale, 
qui est en fait présence absolue. 
Voilà le mystère, 
le paradoxe ultime 
de l'évidence absolue d'Etre. 

Tu es la Vie, 
tu es l'essence de la Vie. 
Qui s'exprime totalement librement 
à travers des corps, 
à travers tout ce qui apparaît. 

Tu n'es rien de particulier, 
tu es la totalité de tout ce qui est ; 
il n'y a rien qui te soit étranger, 
rien que tu ne puisses être.

Alors ? 
En quoi la disparition d'un corps 
- le tien, celui d'un être cher - 
peut-elle troubler ce que tu es ? 
En quoi la disparition d'un quelconque objet 
peut-elle troubler l'ultime sujet ? 

Au fond, il n'y a même pas d'objet qui disparaisse, 
il n'y a qu'une apparence d'objet qui disparaît, 
qui n'est absolument pas perdue, 
ni à travers le temps, ni à travers l'espace. 

Rien n'est perdu dans ce flux infini de la Vie que tu Es. 
Dans ce flux infini de conscience. 
Dans ce mystère absolu du rien qui contient le tout, 
ce rien de la conscience 
contenant le tout apparent de la matière. 

Tu es ce silence, 
cette lumière, 
cette paix, 
cet amour, 
cette joie sans objet, 
sans contraire, 
immuable, 
permanente. 

Dès que tu lâches l'objet auquel tu t'identifies, 
ou la somme d'objets auxquels tu t'es identifié ; 
dès que tu lâches l'objet, 
alors cette glorieuse absence 
que d'aucuns appellent Dieu, 
qu'on peut appeler tout simplement l'Etre, le Soi, 
d'une infinie façon, 
cet indéfinissable silence, 
resplendit.

Alors tu découvres 
cette souveraineté absolue 
qui jamais ne t'a échappé, 
car elle est l'étoffe même de ce que tu es. 

Pas seulement l'étoffe de tes rêves. 

L'étoffe même de ce que tu es, 
bien réellement. 


05.07.12

Le tableau est de Christine Morency, peintre de la malice, de la fraîcheur enfantine et de l'émerveillement de l'Eveil. 

jeudi 5 juillet 2012

Max Richter - On the Nature of Daylight


Dialogue à une Voix - une présentation



Je parle ici au nom de mes frères et soeurs laïques, agnostiques, athées.

Je parle ici au nom de mes frères et soeurs chrétiens, musulmans, juifs, bouddhistes, hindouistes, de toute confession religieuse.

Je parle ici au nom de mes frères et soeurs francs-maçons, rosicruciens, psycho-mages, alchimistes du coeur, élèves du Cours en Miracles, de toute obédience.

Philosophes, rebelles, éternels adolescents, mécréants, anarchistes, sans opinion... Geeks, gothiques, punks, artistes, poètes...

Quel sens donner à tout cela ?

Si l'on cherche un fond commun, à travers le temps et l'histoire humaine, à toutes les expressions culturelles et philosophiques, à toutes les expressions de la sagesse, on découvre l'existence d'une expérience libératrice communément appelée Eveil, ou Libération, ou encore Illumination.

De quoi s'agit-il ?

Si toutes les voies spirituelles authentiques, si toutes les expressions de la philosophia perennis, de la philosophie éternelle, pointent vers la même expérience, celle-ci est-elle accessible ? Que promet-elle et comment la trouver ?

Ses promesses sont plus qu'immenses, puisqu'il ne s'agit rien de moins que l'Absolu tant cherché, tant désiré à travers toutes les formes que peut prendre le désir d'un être humain sur cette Terre.

Comment la trouver ?

En se laissant trouver, car au fond nous ne cherchons pas, nous sommes cherchés.

De quoi s'agit-il ? Comment procéder ?

Voilà l'enjeu de Dialogue à une Voix.

Pourquoi Dialogue à une Voix ?

Parce que lorsque se produit l'Eveil, il est vu que l'infinité des voies et voix humaines de la multitude prend sa source en une seule voix. 

Dans leur infinie diversité, toutes sont l'expression d'un même chant, chacune dans sa merveilleuse singularité.

mercredi 20 juin 2012

Jeff Foster - Une évidence absolue



La lecture de ses billets sur Life without a center est toujours un moment de profonde résonance en communion, et d'un infini respect pour la façon particulière dont il tente de transmettre. C'est peut-être une histoire de sensibilité ou de génération, mais je ne connais pas d'équivalent dans la limpidité et la simplicité. Ses textes coulent comme un miracle... qui pointe sans relâche le miracle permanent de l'Être ! 


Voici quelques perles parmi ses billets les plus récents. Vous pouvez maintenant les retrouver en français sur la page Facebook « Jeff Foster en français ».

Mes amis, voici Jeff Foster.


« J'ai connu un grand maître. Il s'agissait de mon chat. Elle m'a appris tout ce qu'elle savait - Rien. Il s'agissait du plus beau cadeau qu'un chat puisse donner. Au moment de sa «mort», elle était encore complètement fascinée par la vie. Les maîtres peuvent être de toutes formes et tailles. »  18.05.12


« Les enseignements "il n'y a rien à faire" et "il n'y a personne ici" sont souvent très mal compris - c'est pourquoi je parle rarement en ces termes maintenant, bien que finalement ces déclarations pointent vers une vérité profonde. Oui, il n'y a rien à faire (pour être ce que vous êtes déjà), mais dans le même temps, il y a quelque chose à reconnaître profondément dans l'instant - que la totalité que vous avez toujours espéré est déjà là, dansant sous la forme de l'expérience actuelle. Que ces pensées, sensations, sentiments, sons, sont déjà embrassés, acceptés, tenus, dans le vaste espace intime et ouvert que vous êtes - et cela même est la fin de la souffrance. Il n'y a rien à faire, oui, mais cela est-il la reconnaissance de l'Acceptation Profonde ? Il n'y a personne ici qui soit séparé de la vie, oui, mais peut-il être vu que cette prétendue "absence" est pleine de sons de lumières et d'odeurs - qu'il y a ici une totale intimité avec la vie, et un repos profond intrinsèque pour le chercheur las ? "Il n'y a pas de moi" devient si facilement une autre chose à croire pour le chercheur - une autre idée à laquelle s'accrocher. »  23.05.12


« Je trouve la vérité dans ce que quiconque a jamais pu dire de moi, donc personne ne peut être mon ennemi. Traitez-moi d'escroc, je peux le trouver. Traitez-moi de menteur, je peux le trouver. Traitez-moi d'échec, je peux le trouver. Traitez-moi de déraisonnable, irresponsable, ignorant, plein d'illusions, plein d'ego, complètement non-éveillé, le pire être au monde, je peux trouver tout cela. En tant que conscience, je peux tout trouver. Comme vous, j'ai n'ai rien à cacher, rien à perdre, et aucune image à protéger. Chaque facette possible de l'expérience humaine est disponible ici. C'est véritablement la fin de la guerre. C'est la fin de la protection et de la défense d'un mirage nommé «moi». Donc, la prochaine fois que vous êtes affecté par quelque chose que quelqu'un vous dit, ou dit de vous, demandez-vous ceci: "Qu'est-ce que je défends ?" Cette interrogation est la clé d'une paix inimaginable. Profonde gratitude pour tous ceux qui m'ont fait n'importe quel type de commentaires. » 16.05.12


« Les conflits se terminent lorsque vous écoutez l'autre en face de vous à partir d'un espace non-défensif d'acceptation profonde et d'amour, un espace au-delà de "J'ai raison et tu as tort", un espace où vous honorez pleinement et autorisez leur expérience présente de la vie, aussi absurde ou cruel leurs points de vue puissent vous sembler à ce moment. Les conflits se terminent lorsque vous êtes prêt à être perçu comme ayant tort, même si vous êtes tout à fait certain que vous avez raison. Les conflits se terminent lorsque vous arrêtez de faire semblant d'avoir toutes les réponses, quand vous arrêtez de faire semblant de savoir, et qu'au contraire vous écoutez, écoutez vraiment celui en face de vous, qui est secrètement vous-même, ingénieusement déguisé. Ce que vous êtes n'a rien à défendre, et nulle part où se cacher. » 06.06.12


« UNE NOUVELLE AUBE SPIRITUELLE

Tout juste de retour de quelques jours merveilleux à la Conférence Science et Non-Dualité en Hollande. C'était une joie de rencontrer des frères humains parfois aussi appelés enseignants - Isaac Shapiro, Pamela Wilson, Rupert Spira, Unmani, Karl Renz et Florian Schlosser pour n'en nommer que quelques-uns - de s'asseoir avec eux, de rire et de pleurer avec eux, de partager nos perspectives, nos langues excentriques, nos saveurs, nos chansons, dans une atmosphère d'égalité et de tolérance profonde, pour confirmer à nouveau que personne - enseignant ou élève - ne possède la réponse "ultime", qu'aucun enseignement n'est le seul enseignement, que la vie n'est pas une question à laquelle répondre, un état ou une expérience ou un concept à enseigner, mais un mystère à vivre, une danse à danser par le seul danseur qui existe.
Il est de plus en plus clair (et oui, oui, ultimement, même ceci est une histoire) qu'une nouvelle ère de la spiritualité s'annonce, une spiritualité radicalement inclusive et accessible, libre du dogme, de l'idéologie et de la croyance aveugle du passé, une spiritualité dans laquelle rien ni personne - y compris les enseignants eux-mêmes - ne peut échapper à la lumière aimante de l'interrogation impitoyable et de la transparence aveuglante, dans laquelle personne ne peut prétendre à aucune sorte de vérité absolue ou de connaissance privilégiée. L'égalité, l'amitié profonde, l'honnêteté et l'intégrité sont les nouveaux dieux. Le désincarné, le détaché, le désengagé, l'anti-personnel, la négation de la vie et la spiritualité souvent arrogante du passé, la spiritualité du "je sais et vous ne savez pas", la spiritualité du "je l'ai et vous non", la spiritualité du "je suis éveillé et vous pas", la spiritualité du "je ne suis personne mais vous êtes encore quelqu'un", est morte et mourante, et cette vie ordinaire brille au travers. La séparation, quelle qu'elle soit, ne peut subsister, car elle est ultimement sans fondements. Le fondamentalisme, de quelque nature qu'il soit, finit par s'effondrer sous son propre poids ridicule.
Et ici, nous nous rencontrons finalement, enseignants comme non-enseignants, dans les décombres inconditionnellement aimants de l'instant présent. Ici, nous sommes tous des enseignants, et ici, personne ne sait quoi que ce soit. Bienvenue à cette nouvelle aube, mon ami. »  06.06.12


« Promenade dans un centre commercial en cette journée ordinaire, et oh, quelle immensité ! Ces reflets chatoyants de réfractions de ce qui peut seulement - ou jamais - être appelé amour, ces fils et filles de moi-même accrochés aux mains de leurs mères et de leurs pères, ces enfants chéris plein de l'excitation de l'unité et de la promesse d'un avenir, et tout cela se déroulant dans le vide le plus absolu et immaculé, chacun d'entre nous embrassés sans le savoir par un amour sans nom. Qui voudrait l'illumination? Qui la chercherait ? Puisque l'intimité que nous cherchons est déjà là, et que la lumière de la conscience brille déjà et se déverse dans les moindres crevasses et fissures, se débordant elle-même sans raison aucune. Cet amour écrasant pour toute l'humanité dans sa douleur et sa nostalgie non-résolues, cette gratitude indicible pour un moment hors du temps à jamais unique, cette brûlure, brûlure, brûlure réduisant le moi séparé non-existant en cendres et en poussières et en souvenirs ! Et donc je marche à travers le centre commercial, et le centre commercial marche à travers moi, et la vie murmure, à peine audible dans sa propre cacophonie silencieuse "Cela. Cela. Seulement cela." »  08.06.12