mercredi 20 juin 2012

Jeff Foster - Une évidence absolue



La lecture de ses billets sur Life without a center est toujours un moment de profonde résonance en communion, et d'un infini respect pour la façon particulière dont il tente de transmettre. C'est peut-être une histoire de sensibilité ou de génération, mais je ne connais pas d'équivalent dans la limpidité et la simplicité. Ses textes coulent comme un miracle... qui pointe sans relâche le miracle permanent de l'Être ! 


Voici quelques perles parmi ses billets les plus récents. Vous pouvez maintenant les retrouver en français sur la page Facebook « Jeff Foster en français ».

Mes amis, voici Jeff Foster.


« J'ai connu un grand maître. Il s'agissait de mon chat. Elle m'a appris tout ce qu'elle savait - Rien. Il s'agissait du plus beau cadeau qu'un chat puisse donner. Au moment de sa «mort», elle était encore complètement fascinée par la vie. Les maîtres peuvent être de toutes formes et tailles. »  18.05.12


« Les enseignements "il n'y a rien à faire" et "il n'y a personne ici" sont souvent très mal compris - c'est pourquoi je parle rarement en ces termes maintenant, bien que finalement ces déclarations pointent vers une vérité profonde. Oui, il n'y a rien à faire (pour être ce que vous êtes déjà), mais dans le même temps, il y a quelque chose à reconnaître profondément dans l'instant - que la totalité que vous avez toujours espéré est déjà là, dansant sous la forme de l'expérience actuelle. Que ces pensées, sensations, sentiments, sons, sont déjà embrassés, acceptés, tenus, dans le vaste espace intime et ouvert que vous êtes - et cela même est la fin de la souffrance. Il n'y a rien à faire, oui, mais cela est-il la reconnaissance de l'Acceptation Profonde ? Il n'y a personne ici qui soit séparé de la vie, oui, mais peut-il être vu que cette prétendue "absence" est pleine de sons de lumières et d'odeurs - qu'il y a ici une totale intimité avec la vie, et un repos profond intrinsèque pour le chercheur las ? "Il n'y a pas de moi" devient si facilement une autre chose à croire pour le chercheur - une autre idée à laquelle s'accrocher. »  23.05.12


« Je trouve la vérité dans ce que quiconque a jamais pu dire de moi, donc personne ne peut être mon ennemi. Traitez-moi d'escroc, je peux le trouver. Traitez-moi de menteur, je peux le trouver. Traitez-moi d'échec, je peux le trouver. Traitez-moi de déraisonnable, irresponsable, ignorant, plein d'illusions, plein d'ego, complètement non-éveillé, le pire être au monde, je peux trouver tout cela. En tant que conscience, je peux tout trouver. Comme vous, j'ai n'ai rien à cacher, rien à perdre, et aucune image à protéger. Chaque facette possible de l'expérience humaine est disponible ici. C'est véritablement la fin de la guerre. C'est la fin de la protection et de la défense d'un mirage nommé «moi». Donc, la prochaine fois que vous êtes affecté par quelque chose que quelqu'un vous dit, ou dit de vous, demandez-vous ceci: "Qu'est-ce que je défends ?" Cette interrogation est la clé d'une paix inimaginable. Profonde gratitude pour tous ceux qui m'ont fait n'importe quel type de commentaires. » 16.05.12


« Les conflits se terminent lorsque vous écoutez l'autre en face de vous à partir d'un espace non-défensif d'acceptation profonde et d'amour, un espace au-delà de "J'ai raison et tu as tort", un espace où vous honorez pleinement et autorisez leur expérience présente de la vie, aussi absurde ou cruel leurs points de vue puissent vous sembler à ce moment. Les conflits se terminent lorsque vous êtes prêt à être perçu comme ayant tort, même si vous êtes tout à fait certain que vous avez raison. Les conflits se terminent lorsque vous arrêtez de faire semblant d'avoir toutes les réponses, quand vous arrêtez de faire semblant de savoir, et qu'au contraire vous écoutez, écoutez vraiment celui en face de vous, qui est secrètement vous-même, ingénieusement déguisé. Ce que vous êtes n'a rien à défendre, et nulle part où se cacher. » 06.06.12


« UNE NOUVELLE AUBE SPIRITUELLE

Tout juste de retour de quelques jours merveilleux à la Conférence Science et Non-Dualité en Hollande. C'était une joie de rencontrer des frères humains parfois aussi appelés enseignants - Isaac Shapiro, Pamela Wilson, Rupert Spira, Unmani, Karl Renz et Florian Schlosser pour n'en nommer que quelques-uns - de s'asseoir avec eux, de rire et de pleurer avec eux, de partager nos perspectives, nos langues excentriques, nos saveurs, nos chansons, dans une atmosphère d'égalité et de tolérance profonde, pour confirmer à nouveau que personne - enseignant ou élève - ne possède la réponse "ultime", qu'aucun enseignement n'est le seul enseignement, que la vie n'est pas une question à laquelle répondre, un état ou une expérience ou un concept à enseigner, mais un mystère à vivre, une danse à danser par le seul danseur qui existe.
Il est de plus en plus clair (et oui, oui, ultimement, même ceci est une histoire) qu'une nouvelle ère de la spiritualité s'annonce, une spiritualité radicalement inclusive et accessible, libre du dogme, de l'idéologie et de la croyance aveugle du passé, une spiritualité dans laquelle rien ni personne - y compris les enseignants eux-mêmes - ne peut échapper à la lumière aimante de l'interrogation impitoyable et de la transparence aveuglante, dans laquelle personne ne peut prétendre à aucune sorte de vérité absolue ou de connaissance privilégiée. L'égalité, l'amitié profonde, l'honnêteté et l'intégrité sont les nouveaux dieux. Le désincarné, le détaché, le désengagé, l'anti-personnel, la négation de la vie et la spiritualité souvent arrogante du passé, la spiritualité du "je sais et vous ne savez pas", la spiritualité du "je l'ai et vous non", la spiritualité du "je suis éveillé et vous pas", la spiritualité du "je ne suis personne mais vous êtes encore quelqu'un", est morte et mourante, et cette vie ordinaire brille au travers. La séparation, quelle qu'elle soit, ne peut subsister, car elle est ultimement sans fondements. Le fondamentalisme, de quelque nature qu'il soit, finit par s'effondrer sous son propre poids ridicule.
Et ici, nous nous rencontrons finalement, enseignants comme non-enseignants, dans les décombres inconditionnellement aimants de l'instant présent. Ici, nous sommes tous des enseignants, et ici, personne ne sait quoi que ce soit. Bienvenue à cette nouvelle aube, mon ami. »  06.06.12


« Promenade dans un centre commercial en cette journée ordinaire, et oh, quelle immensité ! Ces reflets chatoyants de réfractions de ce qui peut seulement - ou jamais - être appelé amour, ces fils et filles de moi-même accrochés aux mains de leurs mères et de leurs pères, ces enfants chéris plein de l'excitation de l'unité et de la promesse d'un avenir, et tout cela se déroulant dans le vide le plus absolu et immaculé, chacun d'entre nous embrassés sans le savoir par un amour sans nom. Qui voudrait l'illumination? Qui la chercherait ? Puisque l'intimité que nous cherchons est déjà là, et que la lumière de la conscience brille déjà et se déverse dans les moindres crevasses et fissures, se débordant elle-même sans raison aucune. Cet amour écrasant pour toute l'humanité dans sa douleur et sa nostalgie non-résolues, cette gratitude indicible pour un moment hors du temps à jamais unique, cette brûlure, brûlure, brûlure réduisant le moi séparé non-existant en cendres et en poussières et en souvenirs ! Et donc je marche à travers le centre commercial, et le centre commercial marche à travers moi, et la vie murmure, à peine audible dans sa propre cacophonie silencieuse "Cela. Cela. Seulement cela." »  08.06.12